Travailler plus, sans voir la couleur de la paie en plus. Beaucoup de salarié·es l’ont vécu. Les heures supplémentaires, ça ne devrait pas être un sujet… et pourtant, elles sont encore souvent source de tensions, de flou ou de silence gêné.
Alors, comment réagir si votre employeur ne paie pas vos heures sup ? Voici ce que vous pouvez faire, étape par étape. D’autres infos utiles sur la vie pro
D’abord, posez les bases : vos heures ont-elles bien été validées ?
Dans la plupart des cas, pour qu’une heure soit considérée comme “supplémentaire”, elle doit être demandée ou validée par l’employeur. C’est la ligne de défense classique des entreprises : “vous êtes resté·e plus tard, mais on ne vous l’avait pas demandé”.
Ça ne veut pas dire qu’on peut vous faire bosser sans rien dire et ensuite nier. Si vous avez reçu un mail, un message ou si votre planning prouve que vous deviez rester plus longtemps, gardez une trace. On n’est jamais trop prudent.
Rassemblez des preuves
Heures de pointage, mails, SMS, captures d’écran de planning, messages Slack… Tous les éléments qui montrent que vous avez bien travaillé ces heures peuvent servir.
Même des témoignages de collègues, ou votre agenda perso. L’idée, ce n’est pas de partir en guerre tout de suite, mais d’avoir de quoi appuyer vos propos si besoin.
Parlez-en calmement
Si vous êtes à l’aise avec votre hiérarchie, commencez par là. Parfois, il ne s’agit “que” d’un oubli, d’un bug de logiciel ou d’un flou dans la communication. Une discussion posée permet souvent de débloquer la situation.
Mais si la réponse est floue, ou pire, que vous sentez que ça tourne au mépris, passez à l’écrit.
Envoyez un mail, poli mais clair, pour expliquer que vous avez effectué des heures supplémentaires non rémunérées et que vous souhaitez régulariser la situation.
Contactez un représentant du personnel
Si vous êtes dans une entreprise qui a un CSE, vous pouvez en parler à un·e élu·e. Ce sont eux qui connaissent les textes, les usages internes, et qui peuvent vous épauler sans que vous ayez à tout gérer seul·e.
Dans certaines boîtes, une simple médiation avec un·e représentant·e suffit à régler l’affaire.
Faites valoir vos droits
Si malgré tout, rien ne bouge, vous pouvez passer par l’Inspection du travail. Une démarche gratuite, et souvent anonyme. Ils peuvent vous conseiller, ou intervenir directement auprès de l’entreprise.
En dernier recours, il est possible de saisir le conseil de prud’hommes. Ce n’est pas une démarche à prendre à la légère, mais elle reste possible si vous avez épuisé les autres options.
Les heures sup ne sont pas un bonus à la tête du client. Elles doivent être payées ou récupérées. Et ce, même dans les milieux où “tout le monde fait un peu plus” ou où le présentéisme est la norme.
Vous avez le droit de vous faire respecter sans passer pour un fauteur de troubles. Travailler plus, c’est parfois nécessaire. Être payé pour, c’est toujours normal.
Besoin d’en parler ? Tournez-vous vers un·e délégué·e syndical·e ou l’Inspection du travail. Vous n’êtes pas seul.